RENDRE LA TRANSPARENCE OPAQUE ?

L’une des premières informations académiques de la rentrée aura été la décision du Recteur de supprimer le Groupe de Travail paritaire chargé d’examiner les ajustements des nominations des TZR de notre académie. Le SNES a immédiatement protesté contre cette décision qui, encore une fois sous couvert de simplification administrative, permet à l’administration et aux chefs d’établissements d’organiser seuls et sans contrôle des représentants du personnel*, les ajustements de rentrée, ajustements qui ne sont pas sans conséquences pour les personnels et les établissements concernés. Dans sa réponse, le recteur souligne que : « le bien fondé d’une réunion fin août n’est pas démontré et peut fort bien être remplacé par des points d’étape communiqués régulièrement aux organisations syndicales. ». Si l’administration pense inutile la présence des personnels dans ces phases d’ajustement, elle se trompe, en effet la connaissance du SNES au plus près du terrain lui permet d’apporter une dimension humaine à ces opérations, véritable plus value dans l’intérêt des personnels et du service. Pour le SNES, les commissions paritaires et groupes de travail ne sont pas des simples outils de communication. Nous avons demandé à être reçu par le Recteur afin d’aborder cette question épineuse parmi d’autres, dont les questions d’orientation, de postes et d’effectifs, de conditions de travail.

Cette année encore la rentrée sera placée sous le signe des restrictions budgétaires. En grande difficulté pour justifier la mise au pain sec de son ministère dans le cadre de la préparation du budget 2009, X. Darcos en est réduit à réutiliser les vieilles ficelles sur lesquelles son prédécesseur avait déjà largement tiré. C’est ainsi que le non-remplacement de 13 500 départs à la retraite, qu’il a lui-même proposé, et qui fait suite aux 8500 suppressions de cette rentrée, est présenté comme étant sans incidence sur la qualité du service public d’éducation. Donc,pour notre ministre, en plus de l’augmentation du nombre d’heures supplémentaires, il y aurait des gisements d’enseignants inutilement affectés à d’autres tâches, et qu’il suffirait de « ramener au bercail » pour rendre la saignée de l’éducation nationale parfaitement indolore. Plutôt que de persister dans une communication qui ne trompe personne, le Ministre devrait admettre que l’abandon de la priorité à l’éducation est une fausse piste, qui conduira à d’autres régressions.

Le SNES, avec vous, ne le laissera pas faire !

Christophe Girardin,
le 22 août 2008.

* Vos commissaires paritaires du SNES avaient été élus majoritairement il y a trois ans et vous voterez de nouveau en décembre prochain pour les renouveler.