Sans doute avez-vous déjà entendu ces formules : « Il faut faire connaître l’établissement », ou bien « Il faut améliorer l’image de l’établissement » ou encore « L’établissement souffre d’un déficit d’image ».
Dans cette optique, un collège ou un lycée moderne se doit de communiquer : il est impératif que la presse locale en parle régulièrement afin de souligner son dynamisme, son ouverture sur le monde, son taux de réussite aux examens (surtout s’il est supérieur à celui des établissements voisins !). Erreur à éviter : inviter la presse pour dénoncer les problèmes ; c’est très mauvais pour l’image.
Pour que le public identifie clairement votre établissement, soignez le logo et la plaquette publicitaire ; consacrez-y toute l’énergie et le temps nécessaire au lieu de débattre de questions aussi rébarbatives que la DHG.
Un bon chef d’établissement tient du manager soucieux des performances, et du commercial qui passe plus de temps en représentation à l’extérieur, que dans son établissement.
Un bon professeur, un prof moderne, ne manquera pas d’inviter la presse pour valoriser ses qualités d’animateur socioculturel : toute sortie, exposition… donnera lieu à un compte-rendu dans la presse locale, photo à l’appui de préférence. En ce sens les réalisations des élèves dans le cadre des IDD et des TPE peuvent présenter un fort potentiel médiatique. Un prof qui se contenterait d’assurer des cours permettant à ses élèves de construire un savoir structuré et de développer leur esprit critique passera pour ringard, passéiste voire sclérosé.
Ce souci de l’image, l’idée qu’un établissement doit savoir « se vendre » auprès des parents et des autorités de tutelle, nous entraîne dans une logique marchande propre aux entreprises privées.
A ce rythme, on risque fort d’oublier la véritable fonction d’un établissement scolaire : assurer le service public d’éducation.
Nous ne sommes pas d’accord avec cette conception marchande. Nous avons beaucoup d’ambitions pour les jeunes ; c’est pour cela que nous sommes exigeants pour le service public d’éducation, comme pour tous les services publics. C’est aussi pour cela que nous avons fait grève le 17 octobre et que nous recommencerons.