A la suite de la réforme du système des ZEP, que le gouvernement, pour faire illusion, souhaite appeler une « relance », le Ministre sur proposition du Recteur de l’Académie de Reims a dressé la liste des établissements classés EP1, c’est-à-dire des collèges « ambition réussite ».
4 établissements ont été retenus :
– Collège Moulin REVIN
– Collège Le Lac SEDAN
– Collège Joliot Curie REIMS
– Collège Anne Frank SAINT DIZIER
Et c’est tout !
On s’étonnera peut-être de ne trouver que 4 collèges de la "réussite"sur les 22 antérieurement classés ZEP ce qui porte à 18 le nombre de collèges ZEP qui ne seront pas considérés comme relevant du projet « ambition réussite ».
On s’interrogera, par exemple, sur ce qui aujourd’hui est venu différencier les élèves rémois des collèges Colbert, Paul Fort, Braque, Legros de leurs camarades du collège Joliot Curie ? On aura du mal à répondre. Quelle sera l’ambition de ces ZEP là et des autres, si ce n’est la réussite ? Tout dépendra de leur classement ultérieur. Pour ceux qui seront classés en EP3, ils auront vocation à sortir du dispositif ZEP dans un délai maximal de trois ans Leur ambition à moyen terme n’est pas la réussite, mais de faire faire des économies au gouvernement. Rassurons toutefois les élèves et les parents, cela ne se fera pas avant la rentrée 2007, promesse de ministre.
On s’étonnera davantage que pour les EP1 "réussite", 12 postes ont été créés (toutes catégories confondues : outre les enseignants du secondaire, les CPE, Documentalistes, Conseillers d’Orientation - Psychologues, Professeurs des Ecoles) alors que 149 postes (ou équivalent) ont été supprimés par ailleurs dans notre académie.
On ne s’étonnera donc pas de ce que la relance ministérielle des ZEP n’est pas une injection de moyens budgétaires, ni même leur véritable redéploiement. C’est le moyen trouvé par le gouvernement pour sembler s’occuper de l’Education Nationale tout en supprimant massivement des postes. Dans tous les collèges, une demi-heure par classe vient d’être supprimée en tant que moyen pédagogique en 5e et 4e . Ces heures ne sont sans doute pas indispensables aux élèves de tous les établissements. Elèves et parents apprécieront.
S’étonnera-t-on davantage que cette prétendue relance ne répond en rien au problème des élèves en difficulté. Les collègues affectés sur les postes créés pour les EP1, en moyenne 3 par établissement, se verront confier un rôle de "super coordinateurs" ZEP (postes déjà occupés par d’autres collègues), ils seront chargés de l’intégration des nouveaux professeurs, comme si cela ne se faisait pas (les professeurs de ces établissements apprécieront) et, il n’est pas prévu explicitement qu’ils fassent du soutien aux élèves, mais ils continueront à assurer un service d’enseignement à temps partiel. Pour tout cela, eux, et eux seuls, (pas les autres professeurs ayant la même ambition de réussite pour leurs élèves qui travaillent parfois depuis très longtemps dans l’établissement) auront droit à un contingent de promotion à la hors classe, contingent pris sur l’ensemble des professeurs de collèges et lycées de l’académie qui, là aussi, apprécieront sans aucun doute. La décision d’installer ces postes supplémentaires s’est faite sans concertation et sans connaissance des réelles difficultés des établissements ZEP et de leurs besoins.
L’incitation à expérimenter une organisation dérogatoire des enseignements, la focalisation sur le socle commun, le livret de compétences, la découverte professionnelle avancée en classe de 4e , la disparition de toute référence à la liaison collège-lycée et la mise en place de l’apprentissage junior dès 14 ans conduiront, de fait, à revoir à la baisse le niveau d’exigence scolaire dans ces collèges.
Le SNES rappelle qu’une réelle diminution du nombre d’élèves par classe, des moyens pour travailler en groupes, et du temps dégagé pour la concertation entre collègues, sont seuls aptes à correspondre aux exigences de l’éducation prioritaire.
Le SNES appelle les personnels de ces établissements et tous les autres à poursuivre leur mobilisation pour sauver l’éducation prioritaire. Il les appelle à participer nombreux aux Assises de l’Education prioritaire qu’il organise avec les syndicats de la FSU le 8 mars 2006. Il propose aussi que les ZEP soient l’un des thèmes majeurs de la grande manifestation nationale pour l’Ecole préparée pour la fin mars.