Des lycées de notre académie ont été sollicités pour expérimenter une aide en ligne à la scolarité des élèves. Nous nous interrogeons sur cette initiative de la Région qui engage également l’Education Nationale puisqu’une convention a été signée par le Recteur et le président Etienne.
Ce dispositif est géré par une entreprise privée : paraschool. I a sans doute vocation à s’étendre à tous les collèges et lycées de l’académie.(cf les propositions de l’UMP pour les élections régionales)
Cela nous pose des problèmes de fond :
– Que le conseil régional souhaite fournir une aide individuelle aux élèves, cela a évidemment notre soutien, mais, la laïcité ne se résume pas au problème du foulard. Pourquoi faire entrer une officine de cours privés à l’intérieur des établissements ? L’Education Nationale a la capacité de répondre à une telle demande.
– Dans le contexte actuel de diminution des postes et de la présence adulte dans les lycées et collèges, il faut craindre que ces dispositifs servent de prétexte pour masquer la pénurie. Il va être bien tentant de remplacer le lien enseignant-élève par du virtuel.
– Le dispositif paraschool prévoit un suivi individuel des élèves par les professeurs. Cela sent le bénévolat.
– Pédagogiquement, peut-on sérieusement croire que des exercices basés essentiellement sur des QCM pourront significativement faire progresser les élèves en difficulté ?
– Si une telle aide a une chance d’être efficace, il faut de la souplesse et donc un ordinateur avec ADSL à la maison. Tous nos élèves en disposent, c’est bien connu.
– Les collègues que nous avons consultés sur ce dispositif ont tous émis un avis défavorable (contenus, erreurs, efficacité...). (Si des collègues ont un avis contraire, cela nous intéresse beaucoup. Qu’ils nous le fassent savoir.)
En résumé, oui à une aide individuelle supplémentaire, mais nous nous demandons si le Conseil Régional ne serait pas mieux inspiré d’utiliser le financement prévu ( nous ne disposons pas de données chiffrées, mais cela doit être significatif) pour revenir à du plus « classique ». Cela permettrait aux enseignants d’utiliser ces moyens de manière plus efficace.