Communiqué de presse FSU _Les Lilas, le 9 février 2012
Les jeunes, les salariés, les chômeurs doivent pouvoir accéder à un droit effectif à l’orientation dans leur parcours vers la qualification. Ils doivent pouvoir s’adresser à un véritable service public.
Mais le “Service Public d’Orientation”, tel que le gouvernement cherche à l’imposer, et le processus de labellisation pour le mettre en œuvre ont été conçus sans la moindre concertation, sans aucun moyen supplémentaire et dans l’ignorance de l’existant, qu’il s’agisse des Missions Locales, des Centres d’Information et d’Orientation, de Pôle Emploi ou des Centres Régionaux d’Information Jeunesse. Ensemble, ces services publics ou structures remplissant une mission de service public couvrent pourtant tous les territoires. Ils travaillent d’ailleurs ensemble depuis longtemps.
Comment les promoteurs du « SPO » peuvent-ils imaginer que les cités des métiers ou les maisons de l’emploi, quelques dizaines d’unités sur le territoire national, pourraient conduire et contrôler la labellisation ?
Devant les difficultés de mise en œuvre en janvier, Nadine Morano, Ministre de la formation professionnelle et de l’apprentissage vient d’ordonner aux préfets de labelliser dans les plus brefs délais les projets en cours. Peu importe si les dossiers ne sont pas achevés ; peu importe le CCREFP (le Comité de Coordination Régional de l’Emploi et de la Formation Professionnelle) dont il est pourtant explicitement prévu par décret qu’il doit donner son avis au préfet (notamment sur la conformité du projet à la loi, au décret et à l’arrêté qui ont institué le SPO).
La FSU dénonce ce déni de démocratie
Comment un Ministre pourrait-il s’affranchir des termes mêmes d’un décret de la République ? Comment un Préfet pourrait-il ignorer le CCREFP qu’il co-préside avec la Région, au moment où la loi renforce le dialogue social et la représentativité des organisations syndicales ? Alors que le chômage est au plus haut, que la crise fragilise la jeunesse et le salariat, comment oser mettre en place de véritables usines à gaz qui empêcheront les structures de fonctionner ensemble et qui empêcheront chaque service de remplir sa mission ?
Il est plus que nécessaire de prendre le temps de la concertation, nationalement et dans chaque région, et a minima, de travailler à partir d’un accord cadre régional qui fera l’accord des quatre têtes de réseau au niveau régional : l’Education nationale, les Missions locales, Pôle emploi et les Centres Régionaux d’Information Jeunesse, en s’appuyant sur les CCREFP et donc sur une véritable concertation.
La FSU demande une réunion exceptionnelle du Conseil National de la Formation Professionnelle tout au long de la Vie afin d’examiner sereinement l’état d’avancement du dossier, les problèmes posés et les mesures à prendre pour un véritable service public de l’orientation respectueux de ses missions.