Nous avons pris connaissance du texte du BO du 24 octobre 2002 définissant les modalités d’évaluation des TPE au baccalauréat session 2003.
Ainsi malgré l’avis unanime et négatif du Conseil Supérieur de l’Education du 22 septembre, le ministère a publié le décret modifiant la réglementation du baccalauréat général !
Ce nouveau dispositif vise à transformer radicalement le baccalauréat en introduisant un contrôle local. Les professeurs des lycées de notre Académie ne s’y sont pas trompés et leurs réactions sont nombreuses et légitimes. Des débats se sont vite engagés dans les lycées sur les coefficients accordés aux TPE, sur cet enseignement obligatoire qui devient facultatif et qui ouvre ainsi la voie à un baccalauréat à la carte, sur les modalités d’évaluation des sciences expérimentales …
Il y a cependant un point, Monsieur le Recteur, qui fait l’unanimité : les collègues ne veulent pas interroger les lycéens de leur établissement pour des raisons évidentes et raisonnables : la passation des épreuves du baccalauréat doit se passer dans la plus grande sérénité possible. L’anonymat des candidats et des examinateurs est l’une des garanties pour conserver l’équité de cet examen.
Si les modalités de cette évaluation étaient maintenues en l’état, elles risqueraient d’introduire des tensions entre évaluateurs et évalués et générer des pressions multiples. En effet, il y des disciplines où les professeurs sont peu nombreux ( philosophie, SES, Arts notamment ) et pour les autres, les lycées de notre Académie sont d’une dimension telle que, de fait, l’ensemble des professeurs connaît les élèves de terminales pour les avoir suivis à un moment ou à un autre de leur scolarité.
Nous n’osons croire, que des conditions matérielles et financières auraient pu présider à ce choix d’organisation. Le BO du 24 octobre laisse une possibilité pour organiser une commission d’évaluation regroupant plusieurs établissements notamment d’un même bassin ( organisation retenue l’an passé ).
Aussi, nous vous demandons, Monsieur le Recteur, de généraliser ce dispositif à l’ensemble des 38 lycées de notre Académie et ce dans l’intérêt bien compris des élèves.
Pour les professeurs, pour le SNES, la dissociation des missions de formateur et d’évaluateur demeure une condition non négociable pour préserver le baccalauréat, premier grade universitaire.
Si les demandes des collègues n’étaient pas entendues, nous serions contraints de définir avec eux les modalités d’actions les plus aptes à les faire comprendre et aboutir, sans en exclure aucune.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Recteur, en nos sentiments respectueux.