14 janvier 2022

Actualités / Action

Témoignage d’une collègue AED d’un collège Marnais

Témoignage d'une collègue AED d'un collège Marnais

CONDITIONS DE TRAVAIL DES AED

Depuis le début de la crise sanitaire, les assistants d’éducation ont vu leurs conditions de travail se dégrader un peu plus chaque jour. Nous sommes les grands oubliés des mesures sanitaires. Ces mesures contradictoires se succèdent en fonction de l’évolution du Covid au détriment du bien-être du personnel à bout de souffle.

Le sentiment d’insécurité face à l’épidémie est chaque jour plus grand. Noyés dans une masse considérable d’élèves à chaque heure de la journée et ce pendant parfois plus de 9h par jour, nous devons leur rappeler des centaines de fois et souvent en vain de porter correctement leur masque en intérieur. A l’heure où le protocole change encore, il faut maintenant trouver l’énergie nécessaire pour leur dire de porter leur masque en extérieur. Inutile de préciser que lorsque nous sommes 2 AE pour environ 500-600 élèves dans la cour de récréation, il ne faut pas rêver. Donc nous devons naviguer ainsi dans la crainte d’être contaminés et totalement impuissants face à des adolescents qui ne comprennent pas les enjeux.

Soumis régulièrement au manque de personnel, nous devons de plus en plus gérer des classes entières d’élèves avec des salles d’étude parfois remplies à craquer. De plus, le risque croissant des absences des professeurs liées au Covid va encore accentuer cette situation d’urgence qu’il faut gérer quotidiennement avec le sentiment toujours plus grand que nous sommes les premiers exposés au risque de contamination ( self, cour de récréation, couloirs, salle d’étude). Cette situation est usante tant sur le plan moral que sur le plan physique.

Notre quotidien est devenu un stress permanent avec notamment la manipulation de dizaines de carnets de correspondance, l’ouverture des portes des salles de cours ainsi que l’accueil des élèves malades ou blessés lorsque l’infirmière scolaire est appelée à l’extérieur de l’établissement (très fréquent).

Ce dédoublement des fonctions n’est pourtant jamais reconnu par l’Education Nationale alors que notre rôle est essentiel au bon fonctionnement de l’établissement. Pourtant clé de voûte dans l’éducation et l’accompagnement de leurs enfants, nous sommes rarement pris au sérieux par les parents d’élève . Certains élèves vont même jusqu’à provoquer les AED sans que rien ne soit fait y compris par les chefs de service qui baissent sans doute les bras ou qui n’apportent pas plus de valeur à notre fonction. Ce mépris est le résultat direct du manque de considération de la part de l’Education Nationale qui refuse de voir que notre métier a évolué et qu’il requiert enfin un vrai statut avec du personnel qualifié .

C’est pourquoi les AED réclament :

  • plus de personnel pour faire appliquer un protocole de plus en plus difficile à faire respecter
  • une prime exceptionnelle Covid
  • la valorisation du métier d’AED par la création de CDI et par le biais de formations
  • une augmentation des salaires
  • la baisse des contrats de travail à 35 heures hebdomadaires
Dans le cadre du prochain congrès (en mars avril) du SNES-FSU les mandats qui ne sont pas encore tous les nôtres seront discutés.