Extrait du texte adopté par la CAN du SNES le 13 janvier 2010.
Formation des maîtres
Sourd aux protestations venant de toute part, le ministre poursuit sa route et refuse d’entendre les propositions que peuvent formuler les organisations représentatives. D’une part, il a publié le 6 janvier les nouvelles maquettes pour les concours de recrutement. Si leur contenu marque un net progrès par rapport au projet de janvier 2009, on ne peut que regretter leur cadre trop contraint qui ne permet pas toujours de prendre en compte les spécificités disciplinaires. L’épreuve de connaissances générales du système éducatif disparaît, mais laisse la place à une interrogation sur la compétence « agir en fonctionnaire de l’Etat de façon éthique et responsable », questionnement inacceptable dont le SNES demande l’abandon. De plus, les jurys de concours pourraient désormais compter des chefs d’établissement parmi leurs membres. Il s’agit d’un changement profond dans la nature de nos métiers et introduit pour ces personnels une nouvelle fonction pour laquelle ils n’ont été ni recrutés ni formés : l’évaluation pédagogique et le recrutement d’enseignants. Cela marque la volonté de placer les chefs d’établissement dans une logique de hiérarchie renforcée dans des domaines où jusqu’ à présent ils n’ont pas à intervenir. Non compétents pour juger du niveau disciplinaire des candidats, leur présence ne peut, là encore, que détourner les concours de leur objectif. Le SNES exige leur disparition des jurys du CAPES et de l’agrégation. S’agissant des COPsy, le SNES continue à revendiquer la reconnaissance effective du DCOP par la mise en place du concours de recrutement à ce niveau. Le nouveau concours CPE quant à lui est porteur d’éléments qui décentrent le métier de ses missions d’éducation au profit d’une assistance au chef d’établissement. D’autre part, les Recteurs continuent à mettre en place les différents stages à destination des étudiants, en particulier les stages en responsabilité. Ces derniers participent d’une véritable dégradation de la formation professionnelle des enseignants et CPE et de la dénaturation de nos métiers. Ils servent de prétexte à l’augmentation du temps de service des stagiaires. A ce sujet, le ministère devra prendre des textes réglementaires concernant les nouvelles conditions de service des lauréats de concours. Le SNES continuera d’intervenir pour faire prendre en compte ses exigences : un temps de service limité à un tiers du service des titulaires, défini de façon hebdomadaire pour permettre les indispensables retours réguliers dans la formation entre théorie et pratique en utilisant en particulier le potentiel des IUFM, l’interdiction des heures supplémentaires et l’organisation des formations sur le temps scolaire. Le SNES reste opposé à toute forme d’annualisation des services y compris pour les stagiaires. Le SNES rappelle son opposition à toute forme de stages dans lesquels des étudiants seraient utilisés comme des moyens d’enseignement ou d’éducation. Il appelle les personnels à refuser collectivement leur mise en place et à signer la pétition qui sera transmise dans les S1. Enfin, le SNES rappelle son exigence de voir porter le niveau de recrutement des enseignants du second degré et des CPE au master. Les questions de la nature et du contenu des formations et de la place du concours, qui tendent à cristalliser les débats au sein de la FSU, devront cependant trouver une réponse. Ainsi, pour le SNES, et afin de répondre aux préoccupations d’autres syndicats de la FSU, il serait possible d’envisager des moments différents pour situer les épreuves d’admissibilité, en fonction des particularités et de l’histoire spécifique de chaque corps et de chaque degré d’enseignement, ainsi que de la nature des qualifications requises. Ainsi, le master, délivré par l’Université, resterait le niveau de qualification exigé pour enseigner, ce qui garantirait à tous les enseignants et CPE un niveau de qualification identique.
Postes aux concours :
Le ministère à publié juste avant les vacances de Noël le nombre de postes ouverts aux concours du second degré. Si le SNES prend acte que le nombre de postes ouverts au concours du CPE et du CAPEPS est en progression, il déplore que les autres concours (CAPES, agrégation) n’aient pas bénéficié d’une hausse du nombre de postes aux concours alors que des déficits sont reconnus par le ministère. L’absence d’augmentation du nombre de postes aux concours de recrutement des COPsy est particulièrement inacceptable à un moment où c’est 5 COPsy sur 6 partant à la retraire qui ne sont pas remplacés, même si le SNES a obtenu la réouverture du concours interne. D’une façon générale, le nombre de postes, maintenu à 8600 pour les concours externes reste à un niveau dramatiquement bas. Pour faire face à cette politique de sous recrutement, en cohérence avec la volonté de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, le ministère a du utiliser tous les stratagèmes.