Le SNES a été reçu au par R. Jouve, « conseiller social » du ministre et M. Sherringham, « conseiller à la pédagogie », à un moment où ont été annoncées des mesures sur la mise en place des nouveaux concours et des aides sociales pour les étudiants, mesures qui n’ont jamais été discutées avec le SNES.
Au-delà de la méthode, certaines mesures sont inacceptables et d’autres posent au moins problème. Elles s’ajoutent aux points de désaccord qui persistent sur les autres sujets comme les maquettes de concours.
STAGE EN RESPONSABILITÉ
La mesure principale, qui est inacceptable pour le SNES, concerne le stage en responsabilité. Elle consiste à placer en stage les étudiants de M2 pendant une durée de 108 heures, rémunéré 3000 euros (soit environ ce que touche un vacataire), qui doit tenir lieu de formation professionnelle. Cette conception de la formation initiale est un point de conflit avec le ministère. Nous avons soulevé le manque de sérieux de la proposition, affirmé que ce stage est conçu pour mettre au travail des étudiants pas encore admis afin de les utiliser comme des moyens d’enseignement, en particulier de remplacement, destinés à camoufler le manque de recrutements. Ce stage surcharge le dernier semestre du master, ce qui rendra incompatible la préparation des oraux d’admission et la validation du M2. Tout ceci plaide pour qu’il y ait une année de formation professionnelle après la réussite au concours, ce qui est un réel point de désaccord et de blocage avec le ministère.
AIDES AUX ÉTUDIANTS
Le deuxième point de désaccord concerne les aides aux étudiants : 12 000 bourses attribuées aux étudiants boursiers sur critères de mérite et 9000 emplois d’AED réservés aux étudiants de master se destinant aux métiers de l’enseignement. Ces aides sont largement insuffisantes tant du point de vue du nombre que des montants attribués. Les emplois d’AED réservés ne répondent pas à notre revendication de créer un nouveau statut amélioré de MI-SE : leurs modalités de recrutement et de service sont incompatibles avec la préparation du concours.
NOUVEAUX CONCOURS
Le ministère a proposé des mesures transitoires suivantes : les candidats présents aux épreuves de cette session pourront s’inscrire aux concours l’année prochaine. De plus, les universités sont invitées à mettre en place des dispositifs de validation en fonction des résultats aux épreuves. Ces mesures transitoires ne permettent pas une élévation progressive du niveau de recrutement et de garantir la constitution d’un vivier d’étudiants. Elles ne font que reculer l’échéance d’un an pour les candidats de cette année. De plus, les modalités de validation du M1 sont floues et ne peuvent être laissées à la seule initiative des universités. Il y a nécessité d’un cadrage national cohérent. Par ailleurs, concernant les projets de maquettes des nouveaux concours et en particulier sur l’épreuve de « connaissance du système éducatif », le ministère a pris conscience qu’elle apparaît comme étant plus politique que professionnelle et semble prêt à modifier son contenu : son coefficient serait abaissé et la composition du jury n’inclurait plus la présence de membres de la « société civile ». Enfin, des discussions doivent s’ouvrir rapidement pour aborder le cas des enseignants et CPE non titulaires. De nombreux points de désaccord, voire de conflits, restent en suspens. Les délais imposés (première session des nouveaux concours en 2010) ne permettent pas un débat sérieux sur l’ensemble de ce dossier. Cette situation légitime notre demande de report d’un an pour la mise en place des nouveaux concours. Le SNES continue à estimer que l’élévation du niveau de recrutement et de qualification des enseignants et CPE est une nécessité. En revanche, celle-ci ne saurait avoir lieu au détriment de la formation professionnelle et d’une dégradation des conditions d’entrée dans le métier.