Certains mots ou expressions ont tendance à fleurir un peu partout.
Il en est ainsi de « souplesse », de « gestion de proximité » que l’actuel gouvernement met un peu à toutes les sauces… S’y opposer vous classe immédiatement et irrémédiablement parmi les archaïques, les passéistes, les rétrogrades.
En fait, sous couvert de modernité voire de modernisme, il s’agit toujours de nous faire avaler des couleuvres.
La note de Alain Boissinot, directeur du Cabinet, adressée aux Recteurs(trices) et Inspecteurs(trices) d’Académie en est une flagrante démonstration. On supprime 20 000 emplois d’aides éducateurs et 5 600 postes de surveillants( dont le statut est qualifié de : « très contraignant » ) pour les remplacer par 11 000 assistants d’éducation, « système beaucoup plus souple que les précédents » (sic) !!!
Il est clair pour tout le monde que ce ne sont pas de tels bouleversements qui vont améliorer le fonctionnement au quotidien de nos établissements, bien au contraire…
Plus récemment encore, le Recteur de l’Académie de Bordeaux s’est mis en tête de reconvertir 103 TZR de disciplines industrielles en profs de maths ou de sciences physiques. Certes, le rectorat assure que cela ne se fera que sur la base du volontariat ! Mais l’on sait trop les moyens que l’Administration est capable d’utiliser afin de trouver des « volontaires » ( menace d’une affectation au plus loin de la zone départementale limitrophe, par exemple) pour ne pas s’inquiéter légitimement de tels projets. Bien sûr, les organisations syndicales unies ( sauf le SGEN-CFDT qui a approuvé le principe comme une avancée sociale ! ) s’opposent à cette tentative qui représenterait un véritable gâchis humain et obérerait tout espoir de développement de l’enseignement technologique.
Enfin, dans la note de service sur les mutations 2003 publiée au BOEN du 31/10/2002, est officialisée (après quelques tentatives isolées lors du mouvement intra l’an passé) la possibilité d’affecter des professeurs agrégés et certifiés en Lycée professionnel. Là encore, il est fait référence au « volontariat » des intéressés mais ce paragraphe n’en demeure pas moins inacceptable car remettant en cause la qualification des uns et des autres (PLP, agrégés et certifiés), qualification établie par les concours, la formation et l’affectation sur tel ou tel type d’établissement.
Le point commun à ces éléments épars ?
Une volonté farouche de s’en prendre aux statuts des uns et des autres, ces vieilles choses poussiéreuses (cf. celui des profs remonte à 1950 ! ), afin de mettre en place un système plus moderne mais qui place les personnels sous la coupe de leur hiérarchie comme dans la pire des entreprises privées.
Cela ne saurait être notre conception de la gestion des personnels dans le cadre du service public d’éducation.
Cela ne saurait être votre conception.